Ultrasons, pilule basée sur l’expression génétique, gel hormonal transdermique, on aura tout essayé pour offrir à l’homme aussi la maîtrise de sa conception, hors préservatif. Le principe de l’injection contraceptive capable de stopper la production de sperme est documentée à nouveau par cette étude. Des conclusions présentées dans le Journal of Clinical Endocrinology and Metabolism qui confirment l’atteinte d’une efficacité presque totale (96%) mais aussi de sérieux effets indésirables. De nature, à stopper aussi tout désir sexuel.
Depuis 40 ans, on travaille au développement d’un mode de contraception masculine peu coûteux, fiable et réversible, hors préservatif : les ultrasons, capables de réduire le nombre de spermatozoïdes …Au-delà de l’échographie comme méthode de contraception masculine, on a envisagé également le gel contraceptif hormonal, appliqué quotidiennement sur la peau, et capable de réduire la production de sperme ou encore le gel contraceptif non hormonal, à longue durée d’action, à effet similaire à la vasectomie, mais plus réversible, administré par injection dans le pénis. Enfin, il y a la piste de la pilule contraceptive masculine, basée sur l’extinction de 2 gènes pouvant bloquer l’éjaculation de sperme.
Les chercheurs de la Martin Luther University et de l’Université de Munich en collaboration avec de nombreux autres instituts de recherche ont mené cet essai multicentrique de phase II auprès de 320 hommes en bonne santé. Ces participants ont reçu des injections contraceptives toutes les 8 semaines. 2 injections étaient réalisées dans les fesses, une d’hormone féminine progestérone, une d’hormone mâle testostérone. Après une phase initiale de vérification que ces injections faisaient bien chuter le nombre de spermatozoïdes (en-deçà d’1 million / ml), les hommes et leurs partenaires sont entrés dans une phase de test d’un an où ils ne comptaient que sur cette forme de contraception.
· L’injection s’avère efficace dans 98,4% des cas pour prévenir la conception,
· Cependant le taux d’effet secondaire est élevé :
· 1.491 effets secondaires ont été signalés au cours de l’étude, les 2 tiers ont été considérés comme liés au traitement.
· Près d’un homme sur 2 (45,9%) développe une acné,
· un sur 5 des troubles de l’humeur,
· précisément, les taux d’effets indésirables les plus fréquents sont les suivants :
– acné : 46% des hommes traités,
– intérêt accru pour le sexe : 38%
– douleur au site d’injection : 23%
– trouble affectif : 17%
– douleurs musculaires : 16%
Ø 5% des hommes ne récupèrent pas leur densité de spermatozoïdes un an après l’arrêt des injections : ainsi, pendant la phase de récupération, 94,8% seulement des hommes avaient récupéré leur concentration de spermatozoïdes à 15 millions / ml ou plus.
· Pourtant, les 3 quarts des couples impliqués dans l’étude déclarent être disposés à poursuivre avec ce mode de contraception…
Bref, la contraception masculine par injection, c’est presque pour demain, mais il reste à régler tout de même le problème du taux élevé d’effets indésirables. En attendant, il y a un moyen certes old school mais fiable et sans effets secondaires, le préservatif.
The Journal of Clinical Endocrinology and Metabolism October 27 2016 DOI: 10.1210/jc.2016-2141 Efficacy and Safety of an Injectable Combination Hormonal Contraceptive for Men
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