Célébrée le 10 mars, la Journée mondiale du Rein sensibilise chacun à prendre soin de ses reins, afin de réduire la fréquence et l'impact des maladies rénales et des problèmes de santé associés. Cela passe aussi par la prévention des facteurs de risque majeurs maladie rénale chronique, comme le diabète et l'hypertension artérielle. C’est aussi un appel au dépistage systématique de tous les patients qui présentent ces facteurs de risque et un encouragement aux comportements de prévention pour éviter l’insuffisance rénale aigüe.
L'insuffisance rénale aigüe est une altération irréversible du fonctionnement des deux reins qui ne filtrent plus correctement le sang. Deux modes de prise en charge sont alors possibles, la dialyse ou la greffe de rein.
La Journée sensibilise aussi, et depuis sa création en 2006, au-delà du public, tous les professionnels de santé sur leur rôle clé dans la détection et la réduction du risque de maladie rénale chronique, en particulier chez les patients à facteurs de risque, ainsi que les politiques sur l'accès nécessaire au traitement et à la greffe pour un nombre croissant de personnes atteintes de maladie rénale chronique. Ainsi, l'accès à la transplantation, considérée comme la meilleure option thérapeutique, devrait être facilité. Et particulièrement en France.
En France, les listes d'attente s'allongent : Les besoins en matière de greffe rénale sont loin d'être comblés et par manque de greffons, seuls 35% des patients pourront avoir accès à la greffe. Au 1er janvier 2012, le nombre de malades souffrant d'insuffisance rénale terminale en attente de greffe s'élevait à 8.942 contre 5.942 au 1er janvier 2006. La liste de ces patients ne cesse de s'allonger du fait du vieillissement de la population avec, également, la prolongation du délai avant de pouvoir bénéficier d'une première greffe rénale : 14,5 mois en 2008, 22,5 mois en 2011 et 40 mois en 2012. La France reste ainsi en deçà de certains pays européens : En 2010, en France 43% des patients insuffisants rénaux étaient porteurs d'un greffon fonctionnel contre 71% en Norvège, 59 % aux Pays-Bas et en Finlande, 56 % en Suède. Pour répondre à ce retard, le plan greffe 2012-2016 prévoit une progression de la greffe en particulier en encourageant les greffes à partir de donneurs vivants.
Pourtant les donneurs vivants, le vivent bien ! Ainsi, 97 % des donneurs jugent leur santé excellente, très bonne ou bonne et seuls 26 % font état de douleurs physiques résiduelles à distance du don. 98% des donneurs seraient prêts à le refaire. Or, là encore, l'activité de greffe rénale à partir de donneur vivant en France ne représente que 10 % du total des greffes rénales, un taux proche de celui de l'Espagne et de l'Italie mais très inférieur à celui des pays anglosaxons ou scandinaves (37 à 40 %) et des Pays-Bas (51%).
La maîtrise technique des greffes ABO-incompatibles, un progrès technique majeur : L'immunosuppression, qui permet de lever l'incompatibilité et la découverte d'un anticorps, le rituximab permettant d'éviter l'ablation de la rate ont ouvert une nouvelle ère à la greffe rénale en accroissant considérablement le potentiel de donneurs vivants. Réseau CHU souligne l'exemple du CHU de Toulouse, qui autorise la greffe avec incompatibilité de groupe sanguin donneur/receveur (ou greffe ABO-incompatible), grâce à une technique innovante, l'immunoadsorption, qui permet d'extraire du sang les mauvais anticorps. Seul frein, le surcoût d'une greffe rénale ABO-incompatible, soit 20.000 euros mais un surcoût vite amorti en regard d'une année d'hémodialyse (Coût : 65.000 euros).
s : Réseau CHU La greffe de rein entre dans une nouvelle ère, Agence de la Biomédecine 2012 Donneurs vivants de rein, quelle qualité de vie ? et World Kidney Day