L'exercice en général et le yoga « pelvien » sont tous deux bénéfiques aux femmes souffrant d’incontinence urinaire, conclut cette étude menée à l’Université de Californie – San Francisco (UCSF), qui a comparé les effets des 2 pratiques. Les conclusions, publiées dans les Annals of Internal Medicine, confirment que des exercices réguliers d'étirement et de renforcement musculaire réduisent les symptômes de l'incontinence presque autant que le yoga. Avec un enseignement, en cas d'incontinence aussi, l’exercice global est bénéfique, et pas seulement l’exercice centré sur le plancher pelvien.
Le yoga, les exercices du plancher pelvien et le renforcement musculaire en général restent donc recommandés pour « soulager » les problèmes de vessie. Le yoga est d’ailleurs recommandé -entre autres indications- depuis des années pour traiter ou prévenir les problèmes de santé associés au vieillissement, comme l'incontinence urinaire.
Le yoga pelvien, en particulier, un type de yoga devenu populaire auprès des femmes de tous âges, est conçu pour améliorer les problèmes de santé pelvienne comme l’incontinence, les douleurs pelviennes ou l’hyperactivité vésicale qui peuvent s’aggraver en raison d’un accouchement, de la ménopause ou du vieillissement. Cependant il existe encore peu de preuves de son efficacité.
L’étude menée auprès de femmes plus âgées, confirme les avantages d’une formation spécialisée en yoga pelvien comme d’autres exercices de renforcement musculaire pour réduire les symptômes d’incontinence (fréquence et importance des fuites). L’étude LILA (Lessening Incontinence through Low-Impact Activity) a suivi, précisément, 240 femmes, âgées de 45 à 90 ans souffrant d’incontinence urinaire, avec au moins un épisode de fuite quotidien. Les participantes n’utilisaient pas d’autres traitements contre l’incontinence et ne pratiquaient pas d’exercice de renforcement du plancher pelvien en particulier. Les participantes ont été réparties pour suivre, durant 3 mois, soit un programme de yoga pelvien, soit un programme d’étirements et de renforcement musculaire. L’analyse constate que :
- les femmes du groupe yoga signalent une diminution de plus de 60 % de la fréquence moyenne des fuites (de 3,6 épisodes par jour à moins de 1,4 épisode) ;
- les participantes du groupe renforcement musculaire signalent également une amélioration de près de 50 % de leurs symptômes ;
- en conclusion, les 2 groupes ont obtenu une réduction cliniquement significative de leur incontinence et le yoga n’apparaît pas significativement plus efficace que les exercices plus classiques de renforcement musculaire.
L’auteur principal, le Dr Alison J. Huang, professeur de médecine, d’épidémiologie, de biostatistique et d’urologie à l’UCSF ajoute : « comme la pratique du yoga nécessite un apprentissage, il peut être plus simple pour certaines femmes de s’engager dans d’autres formes d’activité physique ou d’exercice, plus accessibles dans la communauté ».
L’incontinence urinaire ne doit donc pas être un frein à un exercice adapté.
Alors que la condition touche près de la moitié des femmes âgées, est un facteur de dépression, d’isolement social et de déclin fonctionnel, la poursuite des activités, et de l’exercice, doit être encouragée.
« Plutôt que de nous concentrer principalement sur les traitements qui ciblent la vessie ou le plancher pelvien, nous devrions peut-être nous concentrer sur des stratégies qui améliorent la fonction physique globale tout au long du vieillissement normal ».
Source: Annals of Internal Medicine 27 Aug, 2024 DOI: 10.7326/M23-3051 Efficacy of a Therapeutic Pelvic Yoga Program Versus a Physical Conditioning Program on Urinary Incontinence in Women: A Randomized Trial
Plus sur la Continence